Le handicap en formation : encore un long chemin à parcourir
Le handicap en France à travers quelques chiffres clés :
- 12 millions de Français touchés par le handicap
- 80% des handicaps ne sont pas visibles
- 5% des personnes en situation de handicap moteur sont en fauteuil roulant
- 1 500 000 malvoyants et 10 000 aveugles
- 15% des personnes sont en situation de handicap depuis leur naissance ou avant leur 16 ans
“Est considéré comme travailleur handicapé, toute personne dont les possibilités d’obtenir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites, par suite d’une altération d’une ou plusieurs fonctions physique, sensorielle, mentale ou psychique.”
(Définition Code de l’Action sociale et des familles – articles L241-5)
Malgré les lois favorisant l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap (PSH), leur accès à la formation peut être difficile. De nombreuses barrières peuvent s’ériger entre elles et les organismes de formations, sans que ces derniers ne s’en rendent compte, et ce pour de multiples raisons.
Les difficultés liées à l’accessibilité des formations pour les PSH
Tout d’abord les locaux de formation. Certes il existe des obligations légales en la matière mais il n’en reste pas moins qu’en pratique, ceux-ci ne sont pas toujours adaptés aux PSH. L’accès aux locaux rendu difficile voire impossible constitue une réelle barrière physique.
Au-delà de cette barrière physique, on peut également ajouter une barrière numérique. Les formations dispensées en ligne ne sont que très rarement adaptées aux PSH et notamment pour les personnes aveugles ou malvoyantes qui auraient besoin d’un contenu adapté. Comme de plus en plus de formations sont dispensées en ligne, il existe un réel enjeu à explorer.
De plus, les PSH ne sont pas toujours tenues informées des possibilités de formation qui s’offrent à elles. Elles manquent d’informations, ce qui peut les empêcher de faire les choix qui leur conviennent le mieux.
Enfin, il y a aussi la question du coût, non pas de la formation en elle-même, mais de l’adaptation de la formation aux besoins des PSH.
En effet, les besoins dépendent de la situation de la PSH, pour les personnes malentendantes il faudra par exemple prévoir un interprète en langue des signes. Pour une personne malvoyante, il va peut-être falloir un logiciel d’aide à la lecture ou à l’écriture. Et naturellement tout cela a un coût, ce qui peut être un frein à l’accès de la formation.
Nous l’avons vu, toutes ces barrières peuvent rendre l’accès à la formation difficile pour les PSH. Il est donc important de mettre en place des mesures pour garantir l’accessibilité des formations, ainsi que pour informer les PSH de leurs droits et des possibilités qui s’offrent à elles.
Les moyens d’y faire face
Dans un premier temps, il faut souligner l’importance à donner à la sensibilisation des acteurs de la formation professionnelle à la question de l’accessibilité des PSH. Les organismes de formation doivent prendre conscience des barrières auxquelles peuvent être confrontées les personnes en situation de handicap (explicitées ci-dessus) et être ainsi incités à mettre en œuvre des actions concrètes permettant l’accessibilité des formations qu’ils proposent.
Parmi ces actions, il sera par exemple nécessaire pour les organismes, de porter leur attention sur l’adaptation des formations. Pour cela, il est indispensable de tenir compte des spécificités des situations des PSH et en fonction des besoins, de leur offrir des outils et des moyens pour réussir leur parcours de formation.
Il peut s’agir d’aides organisationnelles, comme des supports de cours transmis en amont, des pauses supplémentaires, des cours de soutien, des dédoublement des séances, une adaptation des horaires etc.
Il peut également être question d’aides humaines comme un interprète en langue des signes, d’un preneur de notes etc.
Il pourrait également être envisagé de recourir à des aides techniques comme des logiciels, des micro amplificateurs etc.
Enfin, cela pourrait également être de l’aide pédagogique comme le fait de varier les supports de formation avec du texte, des images, des schémas, des vidéos, alléger le contenu, utiliser des phrases simples etc.
L’accompagnement des PSH fait également partie des actions à ne pas négliger. En effet, il est primordial de mettre en place un accompagnement pédagogique spécifique avant, pendant et même pourquoi pas après la formation.
Cet accompagnement peut également être financier. Comme nous l’avons vu, la mise en place d’aides spécifiques peut avoir un coût, ce qui peut freiner les PSH à vouloir suivre une formation. Cependant il faut noter qu’il existe aujourd’hui des aides en la matière, comme celles accordées par l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), ou le FIFPHFP Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique.
Il serait utile de mettre en place des fiches de process dès la situation rencontrée et de les mettre à jour au fur et à mesure afin de s’y référer par la suite et de pouvoir s’améliorer. En effet, cela permettra aux organismes de s’auto-évaluer afin de mesurer les progrès réalisés et de déterminer les axes de développement nécessaires.
Conclusion
Malgré les avancées réalisées ces dernières années, il reste encore un long chemin à parcourir pour garantir l’accessibilité des personnes en situation de handicap à la formation professionnelle et de nombreux défis à relever. Il est essentiel de poursuivre les efforts pour garantir l’accessibilité des personnes en situation de handicap à la formation professionnelle, en mobilisant l’ensemble des acteurs concernés et en prenant en compte les spécificités de chaque personne en situation de handicap.
Chez l’Aubaine, nous avons compris l’importance de rendre nos formations accessibles à tous, qu’elles soient en présentielle ou distancielle ou encore en e-learning. C’est pourquoi, afin de les rendre accessibles au plus grand nombre, nous mettons tout en œuvre pour répondre à vos attentes. N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande à ce sujet.