Comment faire pour arrêter de procrastiner ?

Procrastination : arrêter de procrastiner

Laurine Stefanello

Co-Fondatrice et formatrice

Est-ce que cela vous arrive aussi parfois de remettre à plus tard toutes ces choses qui, de prime abord, ne vous font pas foncièrement rêver :

Répondre au mail de ce client, rendre le dossier X à votre patron, contacter ce potentiel partenaire, vous inscrire dans ce club de sport, prendre rendez-vous chez votre ophtalmo etc.

 

Qu'est ce que la procrastination ?

Une partie de vous sait que réaliser cette tâche pourrait soit vous éloigner considérablement de certains problèmes si vous ne l’accomplissez pas, soit vous apporter une réelle plus-value si vous décidez d’y mettre un minimum d’investissement. Et pourtant, une autre partie de vous repousse, encore et toujours.

Et puis un jour vous tombez sur ce terme qui décrit avec justesse ce que vous traversez : la procrastination.

Peut être même que vous êtes actuellement en train de lire ces lignes tandis qu’une tâche bien plus pertinente pour vous vous attends en même temps.

Il faut dire que cet écran que vous êtes en train de regarder ne vous facilite pas la tâche tant il est le berceau de véritables sources de distractions : une notification par-ci, un appel en visio par-là, une publicité ciblée par-ci, une autre sollicitation par-là.

Ajoutez à cela un environnement de travail peu “designé” pour chouchouter votre concentration : vos enfants qui jouent juste à côté, les travaux chez les voisins, le livreur qui essaye de vous joindre etc.

Votre attention est chaque jour mise à rude épreuve et il vous est de plus en plus difficile d’amener une tâche à sa fin, de faire preuve d’efficacité et de productivité dans votre quotidien.

 Selon le professeur de psychologie Timothy Pychyl, la procrastination renvoie à un « « un retard volontaire d’une action prévue en dépit de la connaissance que ce retard est préjudiciable tant aux performances qu’à la manière dont la personne se sent vis-à-vis de la tâche ou d’elle-même ».

Bien qu’elle puisse être considérée comme un comportement inoffensif, la procrastination est susceptible de générer chez nous du stress, de l’insatisfaction, de la culpabilité des opportunités manquées, des sous-performances et plus, globalement, elle peut à terme nous éloigner définitivement de nos objectifs personnels et professionnels.

« En suivant le chemin qui s’appelle plus tard, nous arrivons sur la place qui s’appelle jamais. »

Sénèque

Pourquoi est ce qu'on procrastine ?

Comme tout enjeu, problématique qui se hisse sur notre chemin, si nous n’allons pas voir ce qui cause le symptome, nous pouvons dépenser temps, argent, énergie dans des choses qui n’auront aucun effet concret.

Qu’est ce qui fait que ce passage de l’état de non faire à l’état de faire peut nous paraitre si compliqué ?

Le plaisir immédiat

Il est tout d’abord important de souligner que l’Homme est naturellement programmé depuis la nuit des temps à suivre les chemins qui le mèneront le plus facilement et rapidement à ses objectifs. Notre cerveau est un outil d’optimisation redoutable qui va prioriser les tâches susceptibles de lui apporter un plaisir immédiat plutôt que celles dont la satisfaction interviendra à plus long terme (et ce même si cette dernière option est de nature à lui provoquer une satisfaction plus grande une fois accomplie).

 En d’autres termes, entre aller faire du sport deux fois par semaine afin de se trouver en meilleure forme physique et rester au chaud dans son lit pour gagner 2h de sommeil en plus, notre cerveau tablera sur l’option avec le gain le plus immédiat à savoir la 2dne.

La difficulté à maitriser ses émotions

En allant un peu plus loin, nous réalisons que les comportements de procrastination renvoient à une incapacité à réguler nos émotions.

En choisissant l’option la moins contraignante qui se révèle être à forte récompense instantanée plutôt que l’option à faible plaisir instantané qui demandera de passer par plus d’inconfort, nous laissons gagner la passivité par peur de traverser une émotion « négative » (du stress, de la frustration, de la déception, de l’ennui etc.). 

L’intention initiale est pourtant présente mais notre refus de vivre un potentiel inconfort casse le passage à l’action.

 Même si notre capacité à réguler nos émotions dépend dans une certaine proportion de facteurs purement génétiques, il est important de noter qu’il existe un certain nombre d’outils susceptibles de grandement nous alléger (en savoir plus) et d’enrayer ce mécanisme de fuite.

Eviter les sources de distractions

Comme énoncé ci-dessus, il est à noter qu’un environnement de travail peu organisé, rempli de stimulis, de distractions est grandement susceptible d’augmenter cette tendance à la procrastination.

Aujourd’hui, l’accès aux plaisirs immédiats est omniprésent (réseaux sociaux, possibilité d’avoir accès à toute l’information, la marchandise, la nourritude qu’on veut en quelques clics etc.)

En cela, il pourra être important d’éliminer, mettre de côté tout ce qui pourrait attirer votre attention : éteindre le portable, fermer la boîte mail, réduire les sons aux alentours le plus possible.

Le perfectionnisme

Combien d’entre nous avons mis de côté certaines tâches car notre besoin ultime de faire parfait, d’être parfaitement prêt prenait bien trop de place.

Ce perfectionnisme à outrance est d’ailleurs souvent intimement relié à un manque d’estime de soi et des peurs profondes, souvent issues de la petites enfance, qu’une simple tâche à accomplir vient réveiller :

“Si je ne suis pas parfait, je ne serai plus aimé”

“Si j’échoue, je cours de graves ennuis”

 Plus on a peur de faire, moins on fait et moins on fait moins on peut créer la confiance pour faire. En cela, accepter de faire sans être parfaitement prêt demeure une voie très efficace (mieux vaut faut que parfait) pour faire place à la bienveillance envers soi, à l’audace, l’affirmation de soi.

Les croyances

Il est certain que si vous vous répétez depuis des années lorsqu’une tâche apparait, que « vous avez le temps, c’est large », « demain vous vous sentirez plus motivé », « vous ne savez travailler que dans l’urgence », « vous n’arrivez jamais à tenir les deadlines », « vous n’y arriverez jamais » etc. vous n’êtes pas branché à la meilleure station radio pour vous mettre en action.

Ces phrases/croyances qui tournent dans votre tête, majoritairement issues de ce qu’on vous a dit lorsque vous étiez plus jeunes, ont ancré des comportements qui se sont répété et ont créé des habitudes.

Vous défaire de ces croyances est totalement possible si vous décidez de vous engager à changer de mode de fonctionnement. Le travail sera grandement facilité si vous vous faites accompagner par des spécialistes formés aux techniques adéquates (recadrage, hypnose etc.)

« Les choses ne sont pas difficiles à faire. Ce qui est difficile c’est de nous mettre en état de les faire. »

Brancusi

Comment arrêter de procrastiner ?

Apprendre à gérer ses émotions

Cette démarche de développement personnel pourra de façon flagrante réduire votre tendance à la procrastination et vous permettre de mieux vous connaître.

Designer son environnement

Fuir les stimulis, les sources de plaisirs instantanés sera également porteur de changement dans vos réalisations.

S'organiser méthodiquement

Cela vous aidera à augmenter votre efficacité dans vos actions : prioriser vos tâches en faisant par exemple des listes par ordre d’importance.

Se fixer des objectifs clairs, pertinents

La fixation d’objectif joue également un rôle clé dans l’accomplissement des tâches. Plus un il sera flou, peu spécifique et concret, plus la tendance à procrastiner sera grande.

Décomposer chaque action en mini tâches

Aussi connue comme la méthode des petits pas, elle vous aidera à ne pas céder à l’angoisse de devoir accomplir une montagne d’un coup et tomber dans la passivité.

Changer de perspective, être créatif

Plutôt que de focaliser votre attention sur la difficulté d’une tâche, comment pourriez vous faire pour rendre cette tâche attractive ? Qu’est ce qui vous aide à passer à l’action en règle générale ? Comment pourriez-vous prendre davantage de plaisir à faire cette action ?

Se faire accompagner

Que ce soit par un coach, un thérapeute…  un accompagnement pourra également grandement vous aider à ne plus vous laisser emprisonné dans une forme de passivité.

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