génération Z
Inès

Inès Ben Njima

Co-Fondatrice et formatrice

Quelles sont les attentes de la génération Z par rapport au travail ?

“D’ici 2025, la génération Z occupera 50 % des postes en entreprise” (1)

Lorsqu’on parle de génération Z, aussi appelée digital native, on désigne les jeunes nés entre le milieu des années 1990 et le début des années 2010.
Ils sortent de l’école et commencent à entrer sur le marché du travail qui évolue rapidement, et avec lui, les aspirations des nouvelles générations

Dans ce contexte, reste alors  pour les entreprises, à composer à présent avec les attentes de cette génération qui occupera la moitié des postes en 2025 et appelée à devenir majoritaire dans un avenir proche.

En effet, les jeunes professionnels d’aujourd’hui ont des attentes et perspectives différentes par rapport à celles de leurs prédécesseurs, appelés les millenials.
A titre d’exemple, depuis la crise sanitaire liée au covid 19,  l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est un élément qui a pris toute son importance
comme critère de choix d’un emploi.

Cette génération est souvent décrite comme ambitieuse, soucieuse du futur et de faire une différence dans le monde.
Ultra connectée, l’accès à l’information la rend consciente du monde qui l’entoure. 

Dans cet article, nous examinerons leurs attentes spécifiques face au monde du travail, les facteurs qui influencent leurs choix de carrière et donnerons des conseils sur les moyens que les employeurs peuvent intégrer dans leur mode de fonctionnement pour répondre à ces attentes, attirer et retenir ces jeunes talents.
En outre, nous ne lésinerons pas sur les avantages que peuvent en tirer les entreprises.

Équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle

“Ils sont 92 % à estimer qu’il est du rôle de l’entreprise de s’assurer du bien-être des salariés et 85 % à placer l’ambiance et le bien-être au travail en deuxième position de leurs critères pour choisir un métier” (2)

Une des aspirations les plus importantes des nouvelles générations est de trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

Contrairement aux générations précédentes, qui étaient souvent prêtes à sacrifier leur vie personnelle pour réussir professionnellement, les jeunes d’aujourd’hui valorisent la flexibilité et la qualité de vie.

“73 % de la génération Z souhaitent que l’entreprise leur permette d’organiser eux-mêmes leurs horaires de travail et un Z sur deux souhaite également pouvoir travailler selon ses propres méthodes” (3)

Ils ont grandi avec la technologie qui leur permet d’être constamment connectés, ce qui a renforcé leur désir de concilier vie professionnelle et vie personnelle. 

La génération Z valorise la flexibilité et l’autonomie dans leur travail. Ils recherchent des emplois qui leur permettent de travailler à distance, de bénéficier d’horaires flexibles et de trouver un équilibre entre leurs obligations professionnelles et leurs intérêts personnels

Ils veulent avoir suffisamment de temps pour leurs loisirs, leur famille et leurs amis, tout en poursuivant une carrière épanouissante.

Les entreprises qui sont ouvertes à des mode de travail flexibles et une culture d’entreprise axée sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle attirent davantage les nouvelles générations.

Ainsi, l’engagement des salariés serait accru et le présentéisme perdrait du terrain, dont le coût annuel en France oscille entre 13,7 et 24,9 milliards d’euros ! (4)

Culture
d'entreprise inclusive

La génération Z est profondément attachée à la diversité, à l’équité et à l’inclusion sur leur lieu de travail.

Ils valorisent la diversité des perspectives, des avis et des expériences, et souhaitent travailler dans des environnements où les différences sont valorisées et où chacun a la possibilité de réussir puisque chacun est traité de manière équitable, indépendamment de son origine, de son genre, de son orientation sexuelle ou de son handicap.

Aller à l’encontre de ces principes est quasiment impossible pour la grande majorité de cette population. 

Les organisations qui prônent une culture d’entreprise inclusive attirent et retiennent les talents des nouvelles générations.

Il faut également souligner que ces jeunes professionnels souhaitent que leurs valeurs personnelles soient alignées avec celles de l’entreprise pour laquelle ils travaillent, ce qui les motive et leur donne un sentiment de contribution significative.

Opportunités de développement professionnel

Les nouveaux jeunes actifs sont avides d’apprentissage continu et de développement professionnel.

Il faut prendre en compte le fait qu’ils recherchent des opportunités d’évolution de carrière, des formations continues et des défis stimulants.

Contrairement aux générations précédentes, ils ne cherchent pas seulement une sécurité d’emploi à long terme, mais préfèrent explorer différentes voies professionnelles et acquérir de nouvelles compétences.

Ils sont conscients que le monde évolue rapidement et que les compétences d’aujourd’hui peuvent être obsolètes demain. 

Voici d’ailleurs quelques clés pour faire face à l’obsolescence des compétences professionnelles.

Il est donc naturel que les entreprises qui investissent dans des programmes de développement solides et qui offrent des opportunités de progression, afin d’aider les personnes à rester à jour et à progresser dans leur carrière attirent l’attention des jeunes talents et les fidélisent.

Ils recherchent également des employeurs qui soutiennent leur développement personnel et professionnel, en proposant par exemple du mentorat et des possibilités de réseautage.

Mais aussi des employeurs qui leur permettent d’effectuer des formations pour faciliter leur épanouissement tant sur le plan professionnel que personnel. Nous intervenons en entreprise sur ce sujet avec des formations et des ateliers et avons également un panel de formations en e-learning

Responsabilité sociale et sens au travail

La génération Z est souvent caractérisée par ses valeurs progressistes, son ouverture d’esprit et son engagement envers les causes sociales.

Ces jeunes ont grandi à une époque marquée par des mouvements sociaux, la montée en puissance des médias sociaux et une prise de conscience croissante des enjeux mondiaux tels que le changement climatique.

En réponse à ce contexte économique et écologique, ils sont motivés par des emplois qui ont un sens et les satisfont personnellement.
La question du salaire rentre bien sûr en ligne de compte mais le sens prend une part importante dans la décision d’accepter un poste ou non.

“78% des jeunes âgés de 18 à 24 ans n’accepteraient pas un emploi qui n’a pas de sens pour eux” (5)

Le sens au travail n’est pas qu’une quête personnelle. Il a pour but, certes d’aspirer à l’accomplissement de soi, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, les entreprises ont un rôle à y jouer.

En effet, un salarié qui ne trouve pas de sens dans son travail sera plus enclin à partir. Pour y remédier l’entreprise peut diversifier les missions de ses collaborateurs.

D’ailleurs, 82 % de la génération Z déclarent être prêts à rester dans leur entreprise si leur poste est évolutif.

« Les jeunes candidats souhaitent valoriser qui ils sont et ce qu’ils ont entrepris. Les soft skills notamment – ou autrement dit les « compétences douces » – sont de plus en plus recherchées et valorisées par les recruteurs. L’esprit d’initiative et l’adaptabilité par exemple sont aujourd’hui des qualités les plus attendues en entreprise. » (6)

 

Pour Élodie Gentina, professeure à l’IESEG School of Management et conférencière en entreprise, “la crise de sens dans les parcours professionnels est liée au fait que l’on ne se soit pas suffisamment attardés sur les soft skills.” (7)
Selon elle, au-delà des compétences académiques, les soft skills doivent également avoir toute leur place dans le processus de recrutement.

En la matière voici le Top 10 des soft skills les plus recherchées par les entreprises en 2023.

Pour cela, ces jeunes actifs veillent à ce que leur travail leur permettent d’avoir un impact positif et qu’il fasse une différence dans le monde en contribuant à résoudre les problèmes de la société. Cette affirmation reste valable pour toutes les catégories socio-professionnelles, quel que soit le niveau d’études et peu importe la fonction exercée.  

Ainsi, les entreprises qui intègrent des valeurs sociales et environnementales dans leur modèle d’entreprise, par exemple par la mise en place d’un modèle RSE, plaisent alors particulièrement aux jeunes professionnels.

Ils sont attirés par les organisations qui se préoccupent de durabilité, de responsabilité sociale, qui réalisent des actions concrètes et qui s’engagent activement dans des causes philanthropiques.

Pour eux, le succès professionnel ne se mesure pas seulement en termes financiers, mais aussi en termes d’impact positif qu’ils peuvent avoir sur la société.

Une technologie moderne

La génération Z est la première génération à avoir grandi avec une technologie omniprésente.

Ils ont grandi avec internet et sont baignés quotidiennement dans le digital. Ils sont à l’aise avec les nouvelles technologies et les outils numériques, et sont adeptes d’instantanéité et de rapidité.
En général, ils s’attendent alors à ce que leur utilisation soit intégrée dans leur environnement de travail.

Les employeurs doivent donc s’assurer d’offrir des outils et des plateformes technologiques modernes pour permettre à la génération Z de travailler de manière efficace et collaborative, qu’ils soient sur site ou en télétravail.

Il faut cependant souligner que même si la génération Z a un lien très fort avec la technologie, elle est également très attachée aux relations en face à face et aux systèmes collaboratifs.

D’ailleurs, 79 % d’entre eux attendent de l’entreprise qu’elle propose un espace de travail physique. (8)

Un management bienveillant

Anciennement, figure d’autorité qu’il ne fallait absolument pas contredire au risque de se retrouver mis à la porte, le manager a vu son rôle beaucoup évolué.

Il doit aujourd’hui avoir de multiples casquettes : fédérateur d’équipe, motivant, à l’écoute, strict mais juste etc., autrement dit, être un manager bienveillant.
Il est vrai que beaucoup d’attentes sont sur ses épaules car c’est sur celui-ci que repose la conduite de son équipe. 

Selon le baromètre “Talents: ce qu’ils attendent de leur emploi”, parmi les qualités essentielles d’un manager on retrouve : savoir motiver ses équipes (87%), savoir écouter (86%), être respectueux des autres (85%), savoir fédérer ses équipes (79%), avoir une vision à long terme et donner le cap (79%).

Beaucoup s’accordent alors à dire que son rôle ne se limite plus à celui de manager qui serait chargé du bon fonctionnement de l’équipe mais aussi à celui de coach qui serait chargé de la cohésion de l’équipe. (9) 

Ainsi, dans son rôle de coach, il est attendu de lui qu’il donne des feedbacks réguliers selon les missions confiées aux collaborateurs afin de leur permettre d’avoir un suivi et de se focaliser sur les axes d’amélioration.

L’entretien annuel dans lequel on fait le point une seule fois par an est alors mis à mal, les salariés ayant besoin de retours constructifs régulièrement, au risque de décrocher. 

Selon une étude Gartner, en mettant en place une culture de feedback continu, la performance des collaborateurs augmente de 26 % et leur l’engagement de 40 %.

Dans ce cadre, les salariés ont également besoin de reconnaissance. Cela permet de faire comprendre aux collaborateurs que l’on prend en compte leurs efforts et l’investissement fournis. En agissant ainsi, les entreprises boostent la motivation de leurs salariés, améliorent leur marque employeur, et les encouragent à continuer malgré les difficultés. 

Voir nos ateliers QVT : 

Conclusion

La génération Z a de nouvelles aspirations au travail.

Pour attirer et fidéliser ces talents, les employeurs doivent alors être attentifs à celles-ci en offrant des conditions de travail plus flexibles et ainsi permettre un meilleur équilibre vie professionnelle et vie personnelle, en favorisant une culture d’entreprise inclusive et des opportunités de développement professionnel, en gardant à l’esprit que le sens au travail est un véritable critère de décision, en mettant en avant la responsabilité sociale et environnementale, en adoptant des outils technologiques modernes, et en mettant en place un système de management bienveillant.

Les organisations pourront alors créer un environnement de travail dynamique, attrayant et épanouissant pour la génération Z et en tirer profit.

En effet, en répondant à leurs attentes, les employeurs pourront attirer les meilleures recrues de la nouvelle génération et bénéficier de la créativité, de l’énergie et de l’engagement de cette nouvelle génération sur le marché du travail.

(1) Elodie Gentina et Marie-Eve Delécluse, “Génération Z : Des Z consommateurs aux Z collaborateurs”, 2018

(2) Génération Z et Qualité de Vie au Travail : quelles attentes ? 

(3) Idem

(4) Matthieu Poirot, fondateur du cabinet Midori Consulting dans un article du Figaro

(5) D’après une étude réalisée en ligne auprès d’un échantillon représentatif de 1000 français âgés de 18 à 24 ans, du 22 juillet au 4 août 2021, par l’institut YouGov pour le site d’emploi Monster

(6) Remarque de Romain Giunta, responsable éditorial de Monster pour cette même étude

(7) Interview Pôle emploi, 05/01/2023, Réponse d’Élodie Gentina, professeure à l’IESEG School of Management et conférencière en entreprise 

(8) Etude Mazars et OpinionWay, publiée en 2019

(9) Quels sont le profil et les compétences du manager de demain ? 

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